jeudi 6 mars 2025

Écrire un roman à temps partiel - Ma méthode

Maintenant que mes travaux de rénovation sont officiellement terminés, j'ai pu replonger dans mes deux passions (arts visuels et écriture) et je viens de débuter un nouveau chantier pour un projet de roman.

J'ai eu envie de vous partager ma méthode de travail actuelle, que j'ai développée et améliorée au cours des dernières années. Après bien des expérimentations, j'en suis arrivée à une manière de procéder qui fonctionne bien pour moi. 

Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'étant une créatrice à temps partiel, j'ai souvent vécu des défis pour avancer dans mes projets et arriver à les terminer (surtout les gros projets). Le manque de temps et de discipline m'ont souvent nui. La motivation s'est parfois perdue en cours de route, la procrastination a pris le dessus et j'ai fini par délaisser certains projets au bout du compte. C'est dommage, mais ça fait partie de mon parcours et de mes apprentissages. Je ne regrette rien, parce que ça m'a permis d'explorer mes processus et de découvrir ce qui fonctionne le mieux pour moi, en tenant compte de ma réalité et de mes choix de vie.

Ma méthode va peut-être vous inspirer... ou pas! Je crois que chaque auteur a sa propre manière de procéder, c'est quelque chose qu'on développe au fil du temps. Et je sais que moi-même, je vais encore essayer d'autres méthodes dans le futur. Mais bon, je peux au moins vous parler de cette-méthode-ci! Je l'ai testée avec plusieurs projets et c'est ce que j'ai trouvé de mieux jusqu'à présent. 

Voici donc comment ça se passe pour moi :
  1. J'ai une idée d'histoire. Souvent, ça part d'un rêve intense. Je me réveille le matin avec plusieurs scènes en tête. Si l'histoire me hante dans les jours suivants et que je sens que j'aurais un intérêt à l'écrire, je la prends en note dans un fichier de résumé. (Et non, je ne commence pas à l'écrire. C'est trop tôt. Il pourra s'écouler des semaines, des mois, des années avant que j'y retouche.)
  2. De temps en temps, l'histoire revient me hanter. J'ai d'autres scènes qui s'ajoutent. Je prends des notes. Je fais quelques recherches pour certains aspects et j'enregistre le tout dans mes fichiers. (Et non, je n'écris pas le roman encore. Ce n'est pas prêt, faut que ça mijote!)
  3. L'histoire devient vraiment présente dans ma tête. Je sens qu'elle a assez mijoté, qu'elle s'est assez étoffée pour que je puisse commencer à travailler dessus pour la développer.  Je m'installe pour mettre de l'ordre dans mes notes et je commence à monter un plan, chapitre par chapitre. Ce processus peut durer quelques jours ou quelques semaines. En général, tout se met à débouler, c'est effervescent! Des scènes s'ajoutent au fur et à mesure. Je rêve de l'histoire et de mes personnages. J'y pense souvent dans la journée, j'en deviens obsédée (c'est mon étape actuelle avec mon projet de roman). Je fais des recherches, je comble les trous ici et là, je me crée une liste de lecture pour de la musique liée à mon projet, je me monte une banque d'images d'inspiration. J'ai plein, plein, plein d'idées. C'est la joie! Cette étape d'effervescence et de création pure est l'une de mes préférées. J'étoffe mon plan, je fais des choix, j'équilibre tout ça pour que ça fonctionne à mon goût. 
  4. Une fois que mon plan est complet, j'ai 2 options : je peux commencer à écrire le roman, ou bien je laisse le plan dormir un peu. Ça dépend de mon ressenti à ce moment. Est-ce que c'est vraiment complet? Ou bien je sens que ma jauge d'idées est à zéro, mais qu'il y a encore matière à développer certains aspects?
  5. Le jour où je décide qu'il est (enfin!) temps d'écrire mon roman, je me crée un fichier Excel, dans lequel je vais suivre la progression de mes travaux. Avant, je comptabilisais le temps passé sur mes projets, mais maintenant je me concentre sur le nombre de mots écrits. Grâce à mon plan, je suis en mesure de dire combien de chapitres (ou de scènes) il y aura. Je fais de savants calculs (pas si savants que ça!), et j'établis mes objectifs d'écriture, semaine par semaine, avec une date limite.
  6. Je commence à écrire le roman, en suivant le plan. Si des éléments changent en cours de route, j'ajuste mon plan et mon fichier Excel (ex. : si un chapitre s'ajoute ou se combine avec un autre). Mon plan, qui reste quand même malléable et ouvert aux changements, me sert de boussole à tout moment. J'ai des objectifs clairs, je sais où je m'en vais et je garde le focus.
Avec cette méthode, j'arrive à écrire un premier jet de roman (entre 35 000 et 50 000 mots dépendant des projets) en moins de trois mois. Tout en travaillant, en m'occupant de ma famille et de mes tâches, en faisant des arts visuels et en m'organisant pour faire de l'exercice. Ce qui aurait été impensable avant, est maintenant devenu possible.

Par la suite, une fois que j'ai mon premier jet terminé, j'ai 2 choix : soit je commence à le retravailler tout de suite, soit je le laisse dormir un certain temps. Je penche souvent pour la seconde option, parce qu'elle me permet de prendre du recul.

Pour le retravail, je me sers encore de mon plan, parce qu'il m'aide à mieux cibler le travail à effectuer. Par exemple, si je veux ajouter une scène, je vais aller voir dans mon plan où elle pourrait s'insérer de façon logique et sans défaire l'équilibre que j'ai établi. Quand j'écris un roman contemporain (ce qui est mon cas ces temps-ci), je veux que les dates et les jours fonctionnent aussi. Même si c'est juste pour moi, je veux savoir si on est un samedi ou un mercredi, parce que ça peut avoir de l'importance pour mes personnages.

Je sais que ce n'est pas tout le monde qui aime travailler avec un plan et une structure rigide. Pour ma part, c'est devenu indispensable pour mes projets de romans. Sinon, je perds le fil (et ma motivation) en cours de route. Trois mois, c'est assez long quand on a une vie chargée et une foule de préoccupations en tête. Garder le focus sur un projet de roman, surtout quand il est impossible de s'enfermer dans un chalet perdu dans les bois pendant trois mois (mon grand rêve inassouvi), ça demande de l'énergie et de la détermination. 

Ça m'a pris du temps pour trouver ma recette idéale, et celle-là en vaut bien une autre. Elle est efficace et elle me permet d'atteindre mes objectifs. Ça demande une rigueur que je n'avais pas auparavant, et que j'ai acquises à force d'essais, d'erreurs, d'inspirations glanées ici et là dans le domaine du développement personnel, de la gestion du temps et des méthodes d'autres artistes. 

Maintenant, je vous avouerai que j'aimerais bien gagner quelques millions à la loterie, pour pouvoir me consacrer à temps plein à mes passions. C'est un beau rêve qui n'a pas grand chance de se réaliser. Donc, je m'efforce de trouver des moyens pour m'adonner quand même à mes passions. À temps partiel, c'est toujours mieux que rien!

***
2025-03-10 Mise à jour

Ce que j'ai oublié de dire dans ma méthode, c'est qu'il peut arriver (comme c'est mon cas en ce moment), que je me perde en cours de route dans un recoin de mes recherches. 

J'ai bien trop de plaisir à explorer, à découvrir certains aspects, à réfléchir aux implications si jamais j'intègre tel ou tel élément dans mon histoire. Ça prend de plus en plus d'ampleur... Il y a un impact sur mon histoire initiale, des éléments doivent changer et ça me bogue au début, puis éventuellement je me rends compte qu'en fait, c'est parfait, ça prenait ça pour mon projet!

Bref, je me suis perdue ces derniers jours à explorer une avenue que je pensais délaisser, mais finalement, je viens de décider que je vais l'intégrer à mon roman. Même si ça risque de me demander un effort supplémentaire et quelques changements. Maintenant que j'ai pris cette décision, je vais (enfin) pouvoir continuer de développer mon plan!

Ah, ces cerveaux d'artistes! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, hein?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Votre commentaire sera transmis pour approbation à l'administrateur de ce blogue.